Bullmastiff puppies playing with toys in the grass.

Conditions autosomiques dominantes chez les chiens

Introduction aux conditions autosomiques dominantes

Les chiens possèdent 78 chromosomes, soit 39 paires dans chaque cellule. Les gènes sont situés sur ces chromosomes et peuvent avoir différentes variantes génétiques liées aux gènes, appelées allèles. Chaque gène possède également généralement 2 copies, une provenant de la mère et une du père. La mère et le père contribuent au hasard un de leurs deux allèles pour chaque gène, donnant à chaque allèle une chance de 50 % d'être transmis. La combinaison des deux allèles est connue sous le nom de « génotype » et l’expression des allèles détermine le « phénotype », qui est un trait observable chez un chien.

Les maladies autosomiques dominantes chez le chien sont des troubles génétiques dus à une variante d'une seule copie d'un gène situé sur l'un des autosomes (chromosomes non sexuels). Parce que ces conditions sont dominantes, un seul parent doit transmettre le gène défectueux à sa progéniture pour que la maladie se manifeste. Cela peut rendre la gestion de ces conditions dans les programmes d’élevage particulièrement difficile, mais avec des décisions éclairées, les éleveurs peuvent atténuer les risques et promouvoir des populations canines plus saines.

Héritage autosomique dominant

Pour démontrer l'héritage du mode autosomique dominant, l'atrophie rétinienne progressive (type Bullmastiff/Mastiff), une variante génétique spécifique, sera utilisée comme exemple.

Atrophie rétinienne progressive (type Bullmastiff/Mastiff)

L'atrophie progressive de la rétine (ARP) est une maladie oculaire qui conduit à la cécité. Les cellules photoréceptrices de type bâtonnet de la rétine dégénèrent avec le temps. Plusieurs variantes génétiques peuvent provoquer cette maladie à différents âges d’apparition. Cette variante génétique spécifique a été identifiée chez les Bullmastiffs et les Mastiffs, se traduit par des signes cliniques vers 18 mois environ. Les chiens affectés commencent par une perte de vision dans la pénombre ou la nuit, ainsi qu'une perte de vision périphérique. La maladie évolue progressivement vers la cécité complète. Cette variante génétique est un SNP (polymorphisme mononucléotide) dans le gène. Les chiens avec une copie de cette variante développent une PRA, et les chiens avec 2 copies ont une progression plus rapide vers la perte de vision.

Déterminer les résultats possibles des chiots

Les carrés de barquette sont des outils utiles pour démontrer l’hérédité des maladies génétiques. Cet outil aide les éleveurs à évaluer les génotypes de la mère et du père et à évaluer le risque de produire des chiots avec certains génotypes.

Un simple tableau, ou carré, est utilisé pour aider à démontrer les combinaisons génétiques possibles. Le génotype du père est mis en colonnes et le génotype de la mère est mis en lignes. La progéniture héritera au hasard d'une copie d'un gène du père et d'une autre de la mère. Ce tableau permet donc de montrer tous les génotypes possibles de la progéniture. Les quatre génotypes possibles totalisent 100 %, chaque carré contribuant à hauteur de 25 %. Des génotypes similaires sont additionnés pour déterminer la probabilité globale d’un génotype pour un chiot spécifique.

Par exemple, sur la première photo, le père est atteint de cette forme de PRA et possède 2 copies de l'allèle variante (également appelé « mutant »). Ceci est désigné comme un génotype de « M/M ». La mère n'a pas ce type de PRA et son génotype est noté « WT/WT » pour montrer qu'elle possède l'allèle « de type sauvage » ou normal. Les 4 cases du milieu représentent tous les génotypes possibles de la progéniture. Avec cet accouplement, tous les chiots ont 100 % de chances d'hériter d'un « M » du père et d'un « WT » de la mère, ce qui signifie que tous les chiots développeront théoriquement cette forme de PRA.

L'exemple suivant montre un père affecté avec seulement 1 copie de la variante génétique associée à la maladie. Avec cette combinaison, chaque chiot a 50 % de chances d’hériter de l’allèle anormal et de développer une PRA et 50 % de chances d’hériter de l’allèle normal.

Il est important de noter que chaque case pour la progéniture représente une probabilité que chaque chiot individuel ait ce génotype. Cette probabilité ne signifie pas que dans une portée de 8 chiots, 4 auront les variantes normales et 4 développeront une PRA. Au contraire, chaque chiot a 50 % de chances de ne pas avoir cette variante génétique et 50 % de chances d'hériter de la variante génétique anormale. Par exemple, cet accouplement pourrait donner lieu à une portée de 8 avec 8 chiots qui développeront une PRA, ou 1 chiot qui développera une PRA et 7 chiots normaux. Toute combinaison est possible.

Conclusion

Les conditions autosomiques dominantes présentent des défis importants pour les éleveurs de chiens, mais avec diligence test génétique, une analyse minutieuse du pedigree et des pratiques d'élevage éthiques, il est possible d'atténuer ces risques. En donnant la priorité à la santé de la race et en prenant des décisions éclairées en matière d'élevage, les éleveurs peuvent contribuer au bien-être et à la durabilité à long terme de leurs races.

Citations :

  • Kijas JW, Cideciyan AV, Aleman TS, Pianta MJ, Pearce-Kelling SE, Miller BJ, Jacobson SG, Aguirre GD, Acland GM. La mutation naturelle de la rhodopsine chez le chien provoque un dysfonctionnement rétinien et une dégénérescence imitant la rétinite pigmentaire dominante humaine. Proc Natl Acad Sci US A. 30 avril 2002 ; 99(9):6328-33.[11972042]
  • Kijas JW, Miller BJ, Pearce-Kelling SE, Aguirre GD, Acland GM. Modèles canins de maladies oculaires : les croisements croisés définissent un trouble dominant présent dans les races de chiens Mastiff anglais et Bull Mastiff. J Héréd. janvier-février 2003 ; 94(1):27-30.[12692159]

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