Vet checking the heartbeat of a Samoyed with a stethoscope at a vet's office.

Santé cardiaque canine et tests génétiques

Les maladies cardiaques canines peuvent constituer une préoccupation importante pour les éleveurs, et de nombreux outils sont disponibles pour évaluer la santé cardiaque des reproducteurs et des chiots. Les tests phénotypiques et génétiques sont importants et doivent être interprétés ensemble. Le phénotype fait référence aux traits observables d’un chien, tandis que le génotype fait référence à la constitution génétique d’un chien. Les tests phénotypiques sont généralement effectués par un vétérinaire ou un cardiologue certifié. Les tests ADN peuvent être utilisés pour déterminer le génotype d’un chien pour des variantes génétiques spécifiques, mais des tests phénotypiques sont nécessaires pour obtenir un diagnostic de maladie cardiaque.

Le cœur est un organe complexe qui peut manifester des maladies de multiples façons. Certaines maladies cardiaques sont présentes dès la naissance (congénitales), tandis que d’autres se développent avec l’âge du chien. Ces conditions peuvent entraîner des symptômes tels que la toux, la léthargie, l’intolérance à l’exercice, l’évanouissement et même la mort subite si elles ne sont pas traitées. Certaines maladies cardiaques courantes observées chez les chiens comprennent :

  1. Maladie dégénérative de la valve mitrale (DMVD)
    • Cette maladie du milieu ou de la vieillesse est la plus courante de toutes les maladies cardiaques canines. L’une des valvules cardiaques, la valvule mitrale, s’épaissit et s’endommage à mesure que le chien vieillit. La valvule peut laisser couler du sang et provoquer une hypertrophie cardiaque pouvant évoluer vers une insuffisance cardiaque congestive (ICC). Bien que les chiens de petite race soient plus susceptibles de développer cette maladie, n’importe quel chien peut être touché. Au moment de la rédaction de cet article, aucun test génétique n’est disponible pour permettre de prédire l’apparition de cette maladie.
  2. Cardiomyopathie dilatée (DCM)
    • Avec le DCM, la deuxième forme de maladie cardiaque la plus courante chez le chien, les cavités cardiaques s’agrandissent (se dilatent) et les parois deviennent minces. Le DCM peut avoir plusieurs causes, notamment héréditaires et nutritionnelles. Plusieurs variantes génétiques associées au DCM ont été identifiées et sont généralement des tests spécifiques à la race. Bien que certaines de ces variantes soient héritées de manière mendélienne simple, d’autres sont complexes et représentent des facteurs de risque. L’âge d’apparition peut varier d’une race à l’autre. Par exemple, les chiens d’eau portugais peuvent développer une forme juvénile héréditaire qui se manifeste généralement avant l’âge de 6 mois, appelée cardiomyopathie dilatée juvénile.1

Les tests phénotypiques sont cruciaux pour évaluer la fonction actuelle du cœur. Certains tests courants incluent :

  1. Auscultation : L’auscultation consiste à écouter les bruits cardiaques à l’aide d’un stéthoscope. Des anomalies telles que des souffles, des rythmes irréguliers ou des galops peuvent indiquer des problèmes cardiaques sous-jacents.
  2. Échocardiographie : L’échocardiographie, ou échographie cardiaque, fournit des images détaillées de la structure et de la fonction du cœur. Il permet d’évaluer la taille des chambres, la fonction valvulaire et la performance cardiaque globale.
  3. Électrocardiographie (ECG ou ECG) : l’ECG enregistre l’activité électrique du cœur, aidant ainsi à identifier les arythmies et les anomalies de conduction.
  4. Radiographies thoraciques : les radiographies offrent des informations précieuses sur la taille et la forme du cœur, ainsi que sur la détection des signes d’insuffisance cardiaque congestive, tels qu’un œdème pulmonaire ou un épanchement pleural.
  5. Surveillance Holter : La surveillance Holter implique un enregistrement ECG continu pendant 24 à 48 heures, permettant la détection des arythmies intermittentes.
    • Le American Boxer Club, Inc., par exemple, recommande une surveillance Holter de routine chaque année pour la reproduction afin de contribuer à réduire l’incidence de la cardiomyopathie du boxeur.

Les tests génétiques liés à la santé cardiaque canine sont les plus importants pour éclairer les pratiques d’élevage lors de la sélection des couples reproducteurs. Le programme AKC DNA est sur le point de lancer des tests génétiques dans les mois à venir, et plusieurs variantes génétiques pour la santé cardiaque sont incluses dans ce panel.

Tests ADN de santé cardiaque recommandés par le club des parents :

· Cardiomyopathie dilatée (type Schnauzer) 2
o Cette variante génétique spécifique étudie une délétion du gène.
  • Cardiomyopathie dilatée juvénile chez les chiens d’eau portugais (disponible uniquement via PennGen) 1
    • Cette variante génétique étudie un locus sur le chromosome 8 canin.

Autres tests AKC DNA + Health Heart :

  • Cardiomyopathie et mortalité juvénile3
    • Cette variante génétique est associée à une maladie cardiaque grave pouvant entraîner la mort par insuffisance cardiaque à l’âge de 8 semaines.
  • Cardiomyopathie dilatée (facteur de risque de type Doberman Pinscher, variante 1)4,5
    • Cette variante génétique spécifique étudie une délétion du gène et est associée à une maladie chez les Doberman Pinschers, et son association avec le DCM dans d’autres races n’est pas claire. Cette variante génétique est héritée de manière autosomique dominante avec une pénétrance incomplète. En d’autres termes, tous les chiens porteurs de cette variante génétique ne développent pas la maladie DCM.
  • Cardiomyopathie dilatée (facteur de risque de type Doberman Pinscher, variante 2)6
    • Cette variante génétique spécifique étudie un polymorphisme nucléotidique unique (SNP) dans le gène et est associée à la maladie chez les Doberman Pinschers.

Les tests génétiques canins pour les maladies cardiaques représentent un outil précieux dans l’arsenal contre la diminution du risque de développer des maladies cardiaques chez les chiens. En tirant parti du pouvoir de la génétique, les vétérinaires et les propriétaires de chiens peuvent travailler ensemble pour identifier les personnes à risque, mettre en œuvre des mesures préventives et fournir des soins personnalisés pour améliorer la santé cardiaque globale et le bien-être de nos compagnons canins bien-aimés. Chaque variante génétique connue du DCM sera discutée plus en détail dans les mois à venir. À mesure que la recherche continue de progresser, les tests génétiques promettent d’améliorer encore notre compréhension et notre gestion des maladies cardiaques canines.

Citations :

  1. Werner P, Raducha MG, Prociuk U, Sleeper MM, Van Winkle TJ, Henthorn PS. Un nouveau locus pour la cardiomyopathie dilatée correspond au chromosome canin 8. Génomique. juin 2008;91(6):517-21.
  1. Harmon MW, Leach SB, Lamb KE. Cardiomyopathie dilatée chez les Schnauzers standards : étude rétrospective de 15 cas. J Am Anim Hosp Assoc. 2017 janvier/février ;53(1):38-44.
  1. Gurtner C, Hug P, Kleiter M, Köhler K, Dietschi E, Jagannathan V, Leeb T. Variante faux-sens YARS2 chez les chiens de berger belges atteints de cardiomyopathie et de mortalité juvénile. Gènes (Bâle). 14 mars 2020;11(3):313. PubMed : 32183361
  2. Meurs KM, Lahmers S, Keene BW, White SN, Oyama MA, Mauceli E, Lindblad-Toh K. Une mutation du site d’épissage dans un gène codant pour PDK4, une protéine mitochondriale, est associée au développement d’une cardiomyopathie dilatée chez le Doberman pinscher. . Hum Genet. Août 2012 ; 131(8):1319-25.
  3. Owczarek-Lipska M, Mausberg TB, Stephenson H, Dukes-McEwan J, Wess G, Leeb T. Une délétion de 16 pb du gène PDK4 canin n’est pas associée à une cardiomyopathie dilatée dans une cohorte européenne de Doberman Pinschers. Anim Genet. avril 2013;44(2):239.
  4. Meurs KM, Friedenberg SG, Kolb J, Saripalli C, Tonino P, Woodruff K, Olby NJ, Keene BW, Adin DB, Yost OL, DeFrancesco TC, Lahmers S, Tou S, Shelton GD, Granzier HG. Une variante faux-sens du gène titine chez les chiens Doberman pinscher atteints de cardiomyopathie dilatée familiale et de mort cardiaque subite. Hum Genet. Mai 2019;138(5):515-524.

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