Les loups de l’UE risquent de voir leur protection dégradée

Les loups de l’UE risquent de voir leur protection dégradée

À la lumière de « », La Commission européenne a publié un communiqué de presse précisant qu’ils collecteront des données jusqu’au 22 septembre 2023 sur les populations de loups et leurs impacts. Cela éclairera leur décision de proposer de déclasser l’état de conservation de l’espèce.

Les populations de loups dans l’UE restent fragiles

Les efforts de l’UE en faveur du rétablissement des loups portent leurs fruits. La portée des loups a augmenté de plus de 25 % au cours de la dernière décennie, et ils sont désormais présents dans tous les États membres continentaux. Pourtant, ce succès reste fragile puisque 6 des 9 populations de loups transfrontalières de l’UE n’ont pas encore atteint un état de conservation favorable. La dégradation du statut de protection des loups mettrait en péril les efforts investis et menacerait davantage la viabilité des populations.

Le cadre juridique actuel permet une flexibilité suffisante

Le statut de haute protection accordé aux loups au titre de la directive Habitats prévoit déjà la possibilité de dérogations au titre de l’article 16. En 2017, un bilan de qualité des directives Oiseaux et Habitats a conclu que les directives restent pertinentes et adaptées à leur objectif.. En 2019 et 2020, les États membres ont signalé 772 dérogations pour l’abattage de grands carnivores afin d’éviter de graves dommages au bétail. En 2018, on estimait que plus de 900 loups étaient tués chaque année dans l’UE.

Le recours à de telles dérogations devrait être strictement réglementé, car elles ne sont autorisées que lorsqu’aucune solution alternative n’a pu être identifiée et ne doivent pas mettre en péril l’état de conservation de l’espèce. La Commission européenne a publié des lignes directrices pour que les États membres se conforment à ces exigences. Dans ce contexte, le recours à de telles dérogations a fait l’objet de multiples procédures d’infraction, y compris contre la Suède qui reste en suspens.

La coexistence est la solution

Celle du président von der Leyen réclamer que « les meutes de loups dans certaines régions européennes sont devenues un réel danger pour le bétail et potentiellement aussi pour les humains » c’est faux. On estime la présence de 19 000 loups dans l’UE, ce qui est insignifiant comparé aux 86 millions de moutons élevés. Entre 2012 et 2016, le nombre annuel d’ovins indemnisés suite à la déprédation par les loups correspondait à 0,05 % du cheptel ovin hivernant.

Plus de 80 projets financés par le programme LIFE de la Commission européenne depuis 1992 ont démontré l’efficacité des mesures de coexistence telles que les chiens de garde du bétail et les clôtures. Ces mesures se sont révélées plus efficaces que l’abattage des grands carnivores pour protéger le bétail. Les agriculteurs de toute l’UE devraient bénéficier d’un soutien approprié pour installer et entretenir de tels systèmes de protection. En outre, les risques d’attaques dans l’UE sont mineurs et les loups s’éloignent généralement lorsqu’ils rencontrent des humains.

Avantages des loups

Outre les dommages potentiels au bétail qui peuvent être évités efficacement, les loups fournissent d’importants services à l’environnement et à l’économie. Ce sont des espèces clés, ramenant la biodiversité, empêchant la propagation des maladies et rétablissant un équilibre naturel dans l’écosystème, comme le démontre l’étude le parc national de Yellowstone. De tels services peuvent également apporter d’importants avantages économiques. À la lumière de la crise mondiale de la biodiversité, l’UE doit garantir la protection continue de ces espèces importantes et promouvoir la coexistence dans l’intérêt de tous.

Nous sommes convaincus que la Commission européenne respectera son engagement à préserver les niveaux de protection existants. Nous appelons également à une transparence accrue sur les données reçues et considérées comme étant accessibles au public.

Les communautés locales, les scientifiques et toutes les parties intéressées sont invités à soumettre des données avant le 22 septembre 2023 sur la population de loups et leurs impacts à l’adresse e-mail suivante : EC-WOLF-DATA-COLLECTION@ec.europa.eu

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