AGRIFISH : certains États membres peu progressistes tentent de faire « business as usual » sur le transport d'animaux vivants

La proposition sur le transport des animaux ne parvient pas à apporter des améliorations significatives au bien-être des animaux

Notamment, la proposition autorise toujours le transport d’animaux vivants vers des pays tiers, lors de très longs voyages, au cours desquels ils ne peuvent pas bénéficier de la protection juridique dont ils bénéficient dans l’UE. Il est également très préoccupant que le règlement proposé autorise le transport d’animaux en mer, sans limite de temps, car, chose choquante, les voyages en mer sont exemptés de toute restriction à ce sujet.

Le texte n’offre pas une protection suffisante aux animaux vulnérables comme les veaux en gestation et les veaux non sevrés. Ces animaux seront toujours transportés lorsqu’ils se trouvent dans des états très vulnérables, comme des grossesses tardives, ou lorsqu’ils sont trop jeunes pour pouvoir trouver de la nourriture pour eux-mêmes, ou lorsqu’ils endurent des situations incroyablement stressantes comme de longs voyages.

Le texte ne prévoit pas de mesures adéquates pour protéger les animaux en températures extrêmes et d’humidité, et ne fournit pas non plus de mesures sur les actions requises en cas de perturbations.

Une autre préoccupation est que de nombreux animaux sont exclus des nouvelles mesuresy compris les animaux transportés à des fins scientifiques, les animaux de compagnie et les animaux aquatiques, qui devraient tous faire l’objet d’une législation spécifique à leurs besoins.

La proposition a quelques aspects positifs, notamment, un engagement de traçabilité en temps réel des temps de parcours routiers, de l’espace disponible actualisé et des trajets maximaux jusqu’à neuf heures, mais ce délai ne s’applique qu’aux animaux transportés à l’abattoir. Les animaux transportés pour la reproduction et l’engraissement peuvent être transportés pendant 42 heures sur trois jours, limite excessive et incompatible avec les avis de l’EFSA. De plus, les navires volant « drapeaux noirs » (très en dessous des normes), qui constituent actuellement 55 % de la flotte de transport de bétail agréée par l’UE, ne seraient plus autorisés à opérer.

Pour la première fois, la CE a fait référence à la transition vers la viande et les carcasses, dans les objectifs du règlement. Cela arrive particulièrement à point nommé, à la suite d’un récent rapport ce qui montre que le passage à ce type d’exportation, par opposition au transport vivant, permettrait non seulement profite aux animauxmais pourrait permettre d’économiser jusqu’à 2,5 fois coûts et réduire les externalités environnementales.

Malgré son engagement à présenter un ensemble complet de réglementations visant à améliorer le bien-être animal d’ici la fin de cette année, la CE n’a pas réussi à publier les trois autres propositions législatives, notamment le règlement sur les animaux détenus (KAR), par lequel la phase sortir des cages était promis.

La simple mise à jour des règles de transport des animaux vivants et la publication de la nouvelle proposition sur les chats et les chiens laisse des milliards d’animaux à la merci d’une législation obsolète, tout en ignorant la demande de millions de citoyens européens pour un meilleur bien-être animal.

Cette proposition intervient seulement une semaine après la publication d’un rapport cela montre à quel point les registres officiels sur le transport d’animaux vivants sont souvent masqués et que les souffrances endurées par des milliards d’animaux chaque année sont bien pires qu’on ne l’imagine.

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